Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lookin'Down
27 janvier 2008

So close (but still so far)

trainIl m'arrive parfois de réfléchir sur mon sort et ma vie... Et c'est lorsque je prends le train que ça m'arrive le plus souvent. Ce laps de temps où l'on est inaccessible, quasi-indisponible, un peu partout et surtout nul part à la fois... En bref, totalement déconnecté du monde réel tant qu'on est en mouvement. Un moment idéal pour se recentrer un peu sur soi et faire le point. Vous l'aurez sûrement compris, j'ai pris le train ce week-end. J'aimais beaucoup le train avant de le prendre aussi souvent qu'aujourd'hui...

On ne peut pas vraiment dire que je vis physiquement à deux endroits. Mon vrai chez moi, depuis 3 ans, c'est à Marne-la-Vallée, là où je vis. Mais c'est à Nantes que je suis né, que j'ai grandi, évolué, pris mes repères, noué mes relations d'amitié... C'est là-bas qu'est mon histoire.

C'est à Nantes que je me sens vraiment chez moi. Mes amis de toujours, je les revois à chacune de mes visites "au pays". Mais il manque quelque chose, ce n'est plus comme avant. La distance nous fait perdre des instants essentiels. Alors bien sûr, on se rattache à ce qui nous rapproche, les anciens souvenirs... En oubliant parfois de s'en créer de nouveaux. Je suis vraiment triste d'être loin d'eux. Et puis on grandit tous : les couples durent, et les projets d'une vie prennent forme ! Chacun commence à tracer son chemin, celui des grands... Je me sens décalé, pas seulement du fait que je sois gay, mais aussi parce que je n'arrive pas à trouver de stabilité dans quelque domaine que ce soit.

Alors je tente de me construire une vie ici, mais ce n'est pas vraiment chose aisée (surtout en ce moment). Déjà, les épreuves de l'an passé n'ont rien facilité, et ma perte de repères a été gigantesque. Ayant perdu l'homme avec qui j'ai passé 2 ans de ma vie, mes 2 années ici, le réveil a été dur : je me suis rendu compte que je n'avais personne à Marne-la-Vallée, à part lui. Mes relations ici sont, à quelques exceptions près, superficielles. Tout simplement parce que la majorité des gens le sont (y compris moi ? j'ai peur de le devenir, en effet). Bien sûr j'ai quelques amis, fort heureusement. Mais la relation est différente. Une amitié qui démarre est toujours délicate.

Le fait est qu'aujourd'hui, l'organisation segmentée de ma vie me rend éternellement insatisfait : mes amis et ma famille me manquent terriblement quand je suis ici, mais Nantes semble bien fade sans ma vie actuelle et la liberté qui l'accompagne. Alors je suis partagé entre amitiés durables (?) à Nantes, et amitiés jetables ici. J'ai l'impression de perdre pied, peu à peu, dans ce qui me semblait pourtant, au départ, une vie pleine de joie.

Alors mes "déprimes passagères" sont fréquentes et nombreuses, où que je sois. J'ai l'impression que ma vie est aujourd'hui véritablement scindée en deux, et que je n'ai que trop peu de moyens de lier ces deux parties entre-elles. Je ne peux être heureux qu'à 50% au maximum. Et surtout, je ne suis pas le même à Nantes qu'ici. Je ne peux pas encore être celui que je suis vraiment. Dur de laisser ses problèmes là où on les rencontre. Dur de faire la part des choses et de ne pas pouvoir parler de ce qu'on souhaiterait quand on en a besoin.

Voilà pour quoi je n'aime plus vraiment le train aujourd'hui... J'ai toujours l'impression de laisser une partie de moi durant le trajet.

Publicité
Publicité
Commentaires
Lookin'Down
Publicité
Lookin'Down
Archives
Publicité